Obsolescence programmée, réparons nos croyances
Divulgâchage : Tout le monde le sait, les fabricant conçoivent volontairement des pièces fragiles qu’ils vendent très cher pour nous pousser à acheter neuf. Et si le problème était plus complexe que ça ?
Alors qu’on avait enfin terminé une expertise pénale de recherche d’images QuiNeDevraientPasExister, c’est le drame…
L’imprimante laisse des marques noires horribles sur le bord de toutes les pages.
Ce n’est pas que la qualité artistique des photos qu’on devait imprimer soit vraiment importante mais on ne peut pas rendre ce genre de résultat.
Obsolescence programmée ?
Pour tout dire, ce n’est pas la première fois que ça nous arrivait mais d’habitude il suffisait d’ouvrir tout ce qui s’ouvre et de nettoyer tout ce qui est accessible et les pages ressortaient propres.
Cette fois, rien n’y fait, les marques persistent. Et même si l’imprimante fonctionne, elle est inutilisable. KO technique ; elle est en panne.
Nous regardons alors la garantie pour constater que ça fait exactement 3 ans et 1 mois qu’on l’utilise. On est donc hors de la garantie légale de 2 ans, ainsi que de l’extension constructeur d’un an supplémentaire.
Ne nous reste donc que l’option de la réparer.
On démonte donc la bête en espérant trouver quelle pièce aurait un défaut visible qui expliquerait les marque.
Toutes les pièces nous paraissent normales sauf ce tube coloré dont les flétrissures ont exactement la même forme que les marque sur nos feuilles.
Il s’agit d’un rouleau de pression et les versions officielles du mythe dont on trouve des photos n’ont pas ses marques caractéristiques, elles sont lisses.
Munis des références de l’imprimante, tout ce qu’on trouve pour remplacer ce rouleau, c’est l’unité de fusion (dont il fait partie) et elle coûte 150 € hors taxes et frais de ports.
Même si la piste est prometteuse, nous ne sommes pas certains que cette pièces résoudra le problème et à ce prix, 63% du prix neuf, le pari nous paraît risqué.
Surtout, notre rapport est attendu dans trois jours car la détention provisoire arrive à échéance et sa prolongation est conditionnée, entre autre, à nos découvertes.
Et vu le genre de photos qu’on imprime, on peut pas vraiment sous-traiter à un imprimeur.
Alors, la mort dans l’âme, nous avons acheté la même imprimante chez un marchand de la région… 😥
Réparons nos croyances
Comme tout le monde nous avons d’abord pesté contre le complot mondial des fabricants d’imprimantes qui conçoivent volontairement des éléments qui tombent en panne et coûtent presque aussi cher que l’imprimante neuve. Tellement évident, tout le monde le dit donc c’est vrai.
Sauf que nous étions plus filous qu’eux avec nos deux imprimantes identiques (sauf le rouleau) dont l’une fournira les pièces détachées (sauf le rouleau) si une pièce de la nouvelle tombait en panne dans trois ans et quelques jours (sauf le rouleau).
Bien sûr, 3 ans et quelques jours, c’est long. Alors, parce qu’on n’est pas des syllogomanes, on se promet qu’on la réparera. Pas tout de suite évidement parce qu’on a trop plein de travail important mais après, c’est sûr.
Surtout, on va devoir lutter contre le fabricant qui a dressé un tas d’embûches. Le démontage a l’air compliqué et on n’est pas sûr de savoir remonter ensuite. Et toutes ces petites pièces qu’on va devoir manipuler peuvent casser. Et les pièces de rechange sur internet ne sont peut être pas compatibles. Si personne ne montre que c’est faisable, c’est peut être impossible ! Dans le doute, attendons.
Puis, ne supportant plus de voir cette imprimante inutile prendre de la poussière, on (aryliin) s’est finalement posé la question de la réparer :
Fait-le ou ne le fait pas !
Et forcément, on a choisi d’essayer.
Parce que le pire qu’il pourait arriver, c’est qu’on n’y arrive pas et qu’elle aille à la benne. Mais, comme c’est ce qui lui arrivera si on ne la répare pas, autant nous lancer !
Avec du courage et des photos à chaque étape on (aryliin) a donc ouvert la bête, dégagé l’unité de fusion, détaché deux petits ressorts stressants (dont la seule utilité évidente est de nous embêter) et enfin extrait le rouleau de pression. On découvre au passage quatre petits rouleaux de nettoyage qui étaient aussi en mauvais état.
Les pièce sont détachées mais ça ne change rien au fait qu’on ne trouve que l’unité de fusion avec nos références. Et vu son prix, on doit bien se reposer la question…
Accepter l’obsolescence ou résister ?
Alors avec du courage et des prises de notes, on (aryliin) a acheté
des pièces qui avaient les bonnes références formes sur les
photos (technique d’expert dite au doigt mouillé).
Pour 22 € toutes taxes et frais de ports compris et après deux semaines de trajet, les pièces arrivent. Effectivement, un rouleau de pression c’est lisse et les rouleaux de nettoyages, c’est blancs.
Grâces aux notes et photos prises, on (aryliin) remonte la bête, on imprime une page de test et on constate que le problème est résolu 🎉.
Et maintenant
On parle de plus en plus d’obsolescence programmée. Et c’est très bien de souligner ces pratiques douteuses qui consistent à concevoir des outils qui cassent facilement et des pièces de rechange hors de prix pour pousser à la consommation.
C’est une sorte d’impuissance apprise. Après avoir fait l’expérience d’impuissance à réparer un objet (nous même ou par procuration), nous nous résignons et n’essayons plus de sauter le prochain muret.
Pour être honnêtes, c’est parfois aussi une excuse pour choisir la facilité : on est bien obligés de remplacer puisqu’on ne peut pas réparer, c’est la faute aux méchants fabricants. Sauf qu’à chaque fois qu’on choisi le côté obscurs, on s’y enfonce un peu plus.